31 août 1890

Pétrovsky entre la vie et la mort

Qui va a la chasse perd sa place ?

C'était hier une rencontre au sommet pour les puissances impériales.  Le Consul Général Russe, Pétrovsky, rencontrait pour la première fois le nouveau Résident Britannique, George Macartney, pour une partie de chasse.

A la lisière du désert, les deux hommes se serraient la main en haut d'une colline rocailleuse et discutaient, relativement détendus, lorsqu'un individu portant uniforme britannique a tiré sur Pétrovsky, le blessant grièvement.  Plusieurs dizaines de membres de la pègre kashgari surgirent alors pour, semble-t-il, achever le travail.

S'ensuivit un combat confus et acharné au sommet de la colline, qui a valu au Vice-Consul Popov une blessure sérieuse malgré une défense acharnée.  Malgré le doute qui pesait sur l'identité du tireur, et un moment de confusion où Popov tira sur l'un des autres soldats britanniques aux intentions incertaines, les représentants des deux Empires défendirent ensemble leurs hauts fonctionnaires contre la horde de bandits, avec toutes les armes à leur disposition.  D'aucuns proclament avoir vu Ping Ping Lu en personne et même de l'avoir abattu.  L'acharnement des hors-la-loi, tous ou pratiquement grièvement blessés mais toujours aussi féroces au combat, indique à quel point l'enjeu de cette offensive était pour eux crucial.

Le curieux vol des effets personnels de Pétrovsky par Percy Sands, curateur du musée de Kashgar, et par son acolyte Ferdey Sheard, attira le mépris des combattants de l'Empire britannique, et l'ire des Cosaques, pour qui une telle félonie n'avait pour punition que la mort.  Percy Sands dégusta d'ailleurs d'une balle, mais Sheard s'échappa à leur colère.

Dans la tumulte des combats, les trois lionnes qui devaient être la proie des chasseurs ont brisé leurs entraves.  Les paysans du village chinois soutiennent qu'une volonté extérieure poussa les fauves à se repaître du sang des combattants, plutôt que de fuir.  Mais les mêmes disent aussi avoir vu un spectre traverser les murs de leur village et disparaître parmi les dunes, ce qui décrédibilise tout leur récit. 

Sûr que les lionnes auraient dévorés tous, Daniel Dravot, usant de sa force titanesque, emporta Pétrovsky sur son large dos, couvert par les Cosaques fort soulagés par son assistance.  Pas sûr que son action permettra d'apaiser les tensions entre les deux Empires - l'identité du soldat qui a tiré est toujours inconnu - mais Dravot en bénéficiera personnellement, cela est certain, et pour le connaître, je peux affirmer que c'est ce qui est essentiel pour lui.  C'est un homme d'une grande ambition et qui aura bientôt les moyens de la réaliser.

Seuls témoins de la suite parmi ceux que nous avons pu interviewer, les villageois peignent un tableau fascinant de Tomatov qui, en haut de la colline, défendait encore les gisants de Popov et de Peachy Carnevan contre fauves et bandits.  Le guerrier slave seul, contre la nature bestiale des animaux et des hommes, voilà qui ne manquera pas d'alimenter le propagande russe dans les semaines à venir.

Les Britanniques (Frantz) remportent 5 PV pour le scénario.  Macartney, Dravot et Ferdey Sheards se sont échappés, ce dernier avec l'amulette.  Peachy Carnehan, blessé et avec seulement Tomatov entre lui et les fauves, n'a pas encore donné signe de vie.  Percy Sands est mort : après qu'il ait reçu une balle cosaque, une lionne s'est repue de sa chair...

Les Chinois (Sylvain et Jean-François) remportent 2 PV pour le scénario.  Ping Ping Lu était en effet grièvement blessé, mais la possession du champ de bataille et la solidarité des villageois laisse présager un rétablissement rapide.

Les Russes (Lee) remportent 2 PV pour le scénario.  Nul ne sait encore si Popov, agonisant, et Tomatov ont échappé aux fauves.  Pétrovsky est dans un état critique.